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30 ans déjà – comment mon voyage musical a commencé

J’ai toujours aimé la musique et, depuis mon adolescence, j’ai régulièrement écrit des paroles et enregistré de petites idées musicales avec ma voix. Mais 1989 fut l’année où je me décidai enfin à jouer d’un instrument de musique.

 

Prologue

 

Les claviers électroniques sont les premiers instruments pour lesquels je me souviens avoir développé un grand intérêt. Claviers arrangeurs ou synthétiseurs, j’étais attiré par la grande diversité de sonorités qu’ils pouvaient produire, qu’il s’agisse d’émulations (plus ou moins réalistes) d’instruments acoustiques, ou bien de sonorités « électroniques » plus irréelles. Et n’oubliez pas que j’ai grandi durant les années quatre-vingt. Non seulement j’étais habitué à entendre tout un tas de nappes et de leads, j’aimais également beaucoup les entendre.

Howard Jones, Wang Chung et Saga figuraient parmi mes artistes favoris à l’époque, et du fait de ma forte cinéphilie, j’ai également découvert les bandes originales de Tangerine Dream et de John Carpenter.

Figurez-vous que j’ai même failli, durant cette période, faire l’acquisition d’un clavier. Un petit, pour commencer. Un de ces « Portasound » de chez Yamaha, si je me souviens bien. Ils étaient disponibles dans certains des magasins de disques/hi-fi que je fréquentais lorsque je me rendais à Paris. Je m’amusais parfois un peu avec l’un d’entre eux. Je trouvais un son qui me plaisait, et je jouais un petit passage minimaliste et atmosphérique.

 

Je n’ai toutefois jamais économisé assez d’argent de poche pour en acheter un. Et tandis que les années quatre-vingt se clôturaient doucement, je suis peu à peu devenu plus réceptif à la puissance de la percussion. En effet, en 1988, je fus fasciné par la bande son de Brad Fiedel pour « L’Emprise des Ténèbres ». De surcroît, l’arrivée de la house music m’avait éloigné des radios les plus populaires, et j’écoutais maintenant des stations plus indépendantes. Je pus, de ce fait, découvrir un tas d’artistes liés à la « world music » ou à « l’industriel », ainsi que des formations plus atmosphériques dont, notamment, Dead Can Dance.

 

Je saute le pas

 

C’est durant l’été 1989 que je me suis décidé à me lancer plus sérieusement dans la percussion. J’étais en vacances en Suède, et par l’intermédiaire d’une amie de ma mère, je fus mis en relation avec Nicklas Hedin qui me donna ma première leçon de congas. C’est également en Suède que j’achetai mon tout premier numéro de Modern Drummer. Je passai les semaines suivantes à le parcourir inlassablement et je comparai les configurations de toutes les différentes batteries que j’y voyais… Eh oui, le moment était arrivé. J’allais enfin jouer d’un instrument de musique !

 

Alors attention, je n’avais nullement abandonné l’idée de jouer un jour du clavier. Mais je dois avouer que non seulement j’aimais l’idée d’explorer les méandres de la percussion, je me disais également que cela me permettrait de me mettre à jouer plus rapidement avec d’autres musiciens. J’avais déjà dix-sept ans, et je ne voulais pas laisser passer davantage de temps.

 

Une fois que les vacances d’été furent terminées, je trouvai un professeur de batterie sur Paris (Alain Dautricourt, qui enseigne et joue toujours à ce jour). Et en décembre 1989… j’ai enfin eu ma batterie !

 

De la théorie à la pratique

 

Je me mis à jouer assez rapidement avec quelques amis. Rien d’hebdomadaire ni même de mensuel, mais je connaissais un pianiste (Dimitri Landrain, aujourd’hui compositeur-interprète chevronné), une chanteuse (Isabelle Poinloup, également très active à ce jour) et un saxophoniste avec qui je jouais un peu de temps en temps.

Je mis fin à mes leçons de batterie aux alentours d’avril 1991, car j’avais le bac à préparer. Mais je me sentais maintenant suffisamment confiant pour partir à la recherche d’un groupe.

 

Durant les mois qui suivirent, j’ai rencontré différents musiciens avec qui j’ai répété plus ou moins longtemps. Mon tout premier concert fut avec Isabelle Poinloup, mais ce ne fut qu’une collaboration ponctuelle. Mon expérience scénique suivante eut lieu avec Meursault, un groupe de « rock indépendant » avec des tendances atmosphériques. J’ai fait quatre concerts avec eux (dont deux au fameux Gibus, à Paris), mais j’ai fini par m’en séparer pour diverses raisons, dont une liée à mes études.

 

En effet, j’ai mentionné plus haut l’intérêt que j’avais pour l’audiovisuel, et mon intention initiale était de devenir réalisateur. J’ai démarré avec trois années de fac, puis j’ai enchaîné sur une école privée. Durant cette période, j’ai travaillé sur différents projets de films, et j’en ai même tourné quelques-uns en vidéo. Pour certains de ces films, j’ai eu besoin de musique. Et trouver les bonnes personnes pour s’en occuper s’avéra très difficile. C’est ce qui m’a amené à me demander « et si je m’en occupais moi-même » ?  Est-ce que je tenais là l’impulsion qu’il me fallait pour approfondir mon travail de composition ?

 

Il s’avère que oui.

 

Le passage au synthétiseur

 

En 2000, je me suis remis à trainer dans les magasins de musique afin de jeter une oreille aux différents claviers arrangeurs disponibles. J’appréciais leur côté « tout en un » (les séquenceurs intégrés sont très pratiques pour structurer ses idées), et je voulais également avoir accès à des sonorités plus « naturelles » telles que des cordes ou des guitares. Mais les meilleurs étaient vraiment très chers, et les moins chers n’avaient pas un son des plus convaincants.

 

Toutefois, à un moment donné, un vendeur me proposa d’essayer un synthétiseur. Je lui expliquai les différentes sonorités dont j’avais besoin, et il m’assura que j’y trouverai la même diversité, voir même davantage. Il m’amena jusqu’à un Korg X5D, je mis le casque, jouai quelques notes… et je fus absolument soufflé. La profondeur sonore dépassait tout ce que j’avais entendu jusque-là.

Je ne suis néanmoins pas rentré avec le X5D ce jour-là, car il ne possédait pas les commandes dont j’avais besoin pour pouvoir modifier les sonorités plus facilement. Je me suis rendu dans tous les magasins que je pouvais trouver, afin de voir ce que je pouvais dénicher d’autre. Et un jour, j’ai trouvé un Korg N5EX. Il possédait le même générateur sonore que le X5D, mais il avait bien plus de boutons et de potentiomètres en façade. De surcroît, il était pourvu de plusieurs centaines de sons préprogrammés, ce qui me fut fort utile dans la mesure où, à l’époque, je ne savais pas encore comment fonctionnait la synthèse.

 

Le fait d’avoir autant de sonorités différentes à ma disposition m’a vraiment aidé à trouver les types de timbres avec lesquels j’aimais le plus travailler. En somme, c’est ce qui m’a permis de forger le caractère de ma musique, et cerner les types de projets dans lesquels je souhaitais m’impliquer. Voilà comment Iridaes est né.

 

Au fil des années qui ont suivi, j’ai acheté d’autres synthétiseurs. Mais également divers appareils pour les enregistrer, ainsi que différents effets pour en modifier et approfondir le son. En effet, mes oreilles développaient leur capacité à comparer mes enregistrements avec ceux d’un niveau plus professionnel, et j’ai progressivement compris ce que je devais faire pour obtenir les mêmes résultats.

 

La suite appartient à l’histoire, comme on dit, mais n’ayez crainte, je vous en parlerai un jour.

 

Sincères salutations à toutes et à tous.

  

Iridaes