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La création d’Ebsythria – deuxième partie : le visuel et la pochette

Concernant les illustrations, j’avais passé en revue différentes méthodes. Pour le fond des pages extérieures du livret, ainsi que le panorama océan/ciel à l’intérieur, je savais que je voulais utiliser des encres colorées. Lorsque celles-ci sont encore humides, elles ont une façon de se fondre les unes dans les autres qui est parfaite pour l’effet que je souhaitais obtenir. Toutes les autres illustrations et éléments, par contre, furent réalisées au crayon de couleur (contours tracés au crayon à papier, ensuite remplacé par de l'encre de Chine). J’aurais pu continuer à utiliser les encres colorées, mais leur usage peut demander plus de temps pour les images plus précises. En effet, lorsque deux couleurs sont sensé se toucher, la première doit sécher complètement, sinon la deuxième risquerait de baver dessus. Il me semblait que les crayons de couleur permettraient un travail plus rapide.

(quatre étapes dans l'élaboration du marais luminescent)
(quatre étapes dans l'élaboration du marais luminescent)

Je dis « semblait », car il s’avère que les crayons apportèrent leur lot de difficultés. Etant donnée leur texture, les couleurs ont un aspect moins régulier que celui de l’encre ou de la peinture. Pas vraiment un problème à l’œil nu (toute forme d’irrégularité peut contribuer à rendre une image plus réaliste), mais un brin plus problématique lorsque numérisées avec un scanner. Une fois dans l’ordinateur, chaque image se montra plus contrastée, et quelques-unes des subtilités n’apparaissaient pas tel que je l’avais espéré.

Toutefois, avec l’aide de deux logiciels photo, je parvins à obtenir des versions fort acceptables. Et lorsque j’en imprimai quelques-unes en guise de test, le résultat final fut encore meilleur. Un sacré soulagement, car je n’aurais pas eu le temps de tout refaire avec une autre technique. Je consacrai simplement quelques heures supplémentaires à parfaire quelques-uns des dessins, afin de m’assurer qu’une fois scanné, le résultat seul aurait meilleure allure, et serait de ce fait plus facile à parfaire avec les logiciels photo. Une fois que j’eus tout ce dont j’avais besoin, les logiciels demeurèrent néanmoins en usage. En effet, je devais rajouter quelques petits détails ici et là (les lumières du marais luminescent, par exemple), superposer divers éléments (le vaisseau et le soleil sur l'océan et le ciel), et aussi organiser les images et le texte afin de créer la mise en page.

 

Parallèlement à tout ce travail graphique, je réfléchissais également à la façon dont j’allais construire les pochettes. Pour l’avant et l’arrière, je prévoyais déjà d’utiliser des cartons entoilés. Ce sont d’ailleurs ces toiles qui m’avaient initialement donné l’idée de la pochette. La grande question qui demeurait était la suivante : comment les assembler ?

Pendant un moment, je pensais utiliser de petits bouts de ruban (collés le long de trois bords sur les quatre), mais je me demandais continuellement comment j’allais réussir à coller chaque morceau sur les deux faces opposées, sans qu’une partie ne dérape. Je compris qu’il serait plus pratique d’utiliser de fines lamelles de carton, pliées de façon à les rendre légèrement extensibles. De cette façon, je pourrai les coller d’abord sur le premier panneau, puis abaisser le deuxième sur l’ensemble. J’avais des doutes concernant la solidité du carton simple, j’optai donc finalement pour du papier d’impression photo, dont la finition lisse et brillante semblait plus résistante et paraissait plus élégante.

Je voulais essayer de faire au moins une cinquantaine d’exemplaires de « Ebsythria » à temps pour les Imaginales, et je voulais également avoir quelques cartons entoilés supplémentaires au cas où. J’en commandai donc 120 à un magasin de fournitures d’art (un grand merci au Grand Cercle à Eragny). Le temps qu’ils arrivent enfin, il ne me resta plus que quelques jours pour en peindre autant que possible. Durant cette courte période, l’appartement se retrouva rempli de rectangles bleus qui séchaient un peu partout !  Comparativement, les logos et les titres mirent très peu de temps à sécher, puisque je les avais dessinés directement avec des marqueurs acrylique.

Tout en m’occupant de ces chères pochettes, je passai également commande pour les livrets et les CDs. Les livrets arrivèrent directement à la maison, et pour ce qui est des CDs, je passai les prendre chez le fabricant, juste avant de me rendre aux Imaginales.

Je pouvais enfin pousser un long soupir de soulagement, mon premier album-concept était maintenant achevé !

 

 

Toutefois… j’imagine que certain(e)s d’entre vous s’interrogent au sujet de l’autre album-concept… celui que j’étais initialement sensé sortir… Eh bien il n’y a nulle inquiétude à avoir, il n’a absolument pas été abandonné. Juste retardé. Je ne peux encore affirmer s’il s’agira de mon prochain album, mais je continuerai définitivement à travailler dessus. Soyez rassuré(e)s, vous l’entendrez un jour !

 

En attendant… je vous invite à explorer Ebsythria !

 

Sincères salutations.

   

Iridaes